Michel : j’avais 20 ans, tout juste majeur au début des années soixante-dix. Me voilà amoureux de Catherine qui vient de fêter ses 18 ans et qui m’annonce une grossesse. Elle vit cela comme une désobéissance à ses parents auxquels elle a promis de terminer ses études. Convaincu par ma mère que c’est une affaire de femme, je dis à Catherine que son choix sera le mien.
Catherine : Très tourmentée, je fais le choix douloureux de l’avortement malgré beaucoup d’ambivalence. Michel est à la clinique à mon réveil de l’anesthésie : nous avons de la peine à nous regarder et nous n’osons rien nous dire. Les mois qui suivent sont très délicats. Proches à plusieurs reprises de la rupture, nous nous marions 8 mois après cet avortement. Une petite fille va naître deux ans plus tard avec de grandes complications pour moi. Cela se répète pour les deux enfants qui suivent. Le médecin nous dit que l’avortement a abîmé mon utérus et envisage son ablation.
Michel : de mon côté je commence à faire souvent le même cauchemar dans lequel je me vois chaque fois échapper à une mort certaine. Chaque année, Catherine fait aussi une dépression. C’est plus tard qu’elle réalise que c’est chaque fois à la période de l’année où elle a vécu son avortement. Je commence à lire la Bible qui m’a été remise le jour de mon mariage. Un déclic se produit et je fais une démarche de foi. Je commence alors à me dire que j’ai peut-être une responsabilité dans ce qui est arrivé à ma femme ! La prière de l’Eglise dans laquelle nous sommes engagés est exaucée : l’utérus de Catherine est guéri et deux autres enfants naissent sans difficultés.
Catherine : Pour la guérison psychique et spirituelle, notre chemin sera plus long. Une amie nous propose une thérapie intitulée : « L’espérance est vivante ». Vingt ans après cet avortement, nous avons pu faire notre deuil, une étape nécessaire pour renaitre et vivre la réconciliation dans notre couple et avec nos enfants. Cela nous a apaisés, rassurés et l’impact sur nos enfants a été considérable. Jusque là, ils ne se sentaient pas pleinement le droit d’être en vie. Cela s’est traduit jusque dans les résultats scolaires. La sécurité est revenue dans notre famille. Aujourd’hui, nous nous engageons pour aider celles et ceux qui sont passés par l’avortement, prévenir les grossesses précoces et soutenir les futurs jeunes parents.
Michel donne son témoignage dans l’émission du 12 mars 2015 “ma femme a décidé d’avorter”,Toute une histoire, sur France 2
Lire aussi le témoignage TV de Michel
Je suis très sensible à votre action et à vos témoignages. Bravo et continuez !
je vois dans le témoignage de Michel et Catherine Hermenjat qu’ils sont aussi formés pour aider des adultes ayant subis de graves traumatismes pendant l’enfance; j’ai moi même vécue une forme de maltraitance psychologique pendant toute mon enfance et jeunesse, j’ai maintenant 50 ans, et m’en sort difficilement ( après pourtant trois psychothérapies ..).Connaissez vous des chemins de guérison similaires à ” rompre le silence ” pour ce genre de vécu ?
Bonne continuation à vous
Anne-Marie Bavoux
Oui U2rdp indiqué sur le site sous l’onglet être aidé adresse ce type de vécu. Vous pouvez soit les contacter soit contacter directement Michel et Catherine qui se sont formés à ce programme cf en cliquant sur contact et la suisse. Si vous êtes à l’aise avec l’anglais, vous pouvez regarder le site grieftograce.org. sessions de 4 jours sur la guérison des abus physiques émotionnels et sexuels.
Anne-Hélène
Bonjour Madame,
Dans un premier temps, je vous invite à découvrir également le site : http://www.u2rdp.org
Je reste à votre disposition pour échanger avec vous sur ce sujet avec espérance.
Cordialement,
Michel Hermenjat