J’avais 16 ans. Un matin, dans la salle de cours du lycée, entre une jeune fille dont je tombe immédiatement amoureux.
Nous nous déclarons 8 mois plus tard…
Notre relation était très fleur-bleue. Dans la continence pendant 2 ans, car nous n’étions pas très pressés.
5 ans plus tard, elle tombe enceinte. J’étais sincèrement convaincu qu’une IVG était quelque chose d’anodin. On retire une partie du corps de la femme sans dommage… Et puis il était convenu, dans ma tête, que si une grossesse “accidentelle” advenait, l’IVG serait pratiquée d’emblée.
J’ai été étonné qu’elle en souffre.
Notre relation s’est achevée un an plus tard.
Ensuite, j’ai cherché à faire ma vie avec une femme mais sans jamais tomber amoureux.
Je me suis marié, et ce fut une catastrophe, malgré 2 enfants.
22 ans après l’IVG, j’ai pris conscience que si elle n’avait pas eu lieu, il y aurait sur cette terre une personne de 22 ans qui serait mon fils ou ma fille. Cette personne n’a pas eu le droit de venir au monde.
Cette pensée m’est insupportable et j’évite de l’approfondir car cela me donne le vertige. J’ai le sentiment, la conviction, d’avoir commis un crime.
De toute façon, la prise de conscience vient tôt ou tard, et c’est terrible.
Bien que ce soit elle qui ait rompu, elle a voulu renouer quelques années plus tard alors que… je venais de me fiancer. Elle s’est mariée par la suite. Je la contacte de temps en temps depuis quelques années.
Après mon divorce, j’ai eu trois autres relations qui se sont plus ou moins bien terminées.
Maintenant, je sais que je ne pourrais jamais tomber amoureux d’une autre femme, que je reste donc fidèle à mon premier amour, ce qui implique pour moi le célibat et la continence.
J’ai choisi de rompre le silence pour dire que l’air du temps nous fait croire que c’est le rapport sexuel qui fait naître le couple. Or c’est le contraire: c’est le couple formé qui fait naître le rapport sexuel. Il faut donner son coeur avant de donner son corps.
Antoine a donné son témoignage dans l’émission “ma femme a décidé d’avorter” Toute une histoire du 12 mars 2015 sur France 2