Je suis la nièce de Martin Luther King. Je suis la mère de 6 enfants vivants et je suis grand mère. Je suis aussi une mère post-abortive.
Au début des années 70, j’ai subi deux avortements: le premier n’était pas voulu, le deuxième l’était.
Mon premier avortement a été pratiqué juste avant la légalisation de l’ivg par mon médecin. J’étais allée le voir pour comprendre pourquoi mes règles n’étaient pas revenues après la naissance de mon fils. Je n’ai pas demandé et je ne voulais pas d’avortement. Le médecin a dit vous n’avez pas besoin d’être enceinte, voyons voir. Il a pratiqué un douloureux examen qui a résulté en une perte abondante de sang et de tissus en provenance de mon utérus.
Il a expliqué qu’il avait fait un « curetage local ». Peu après le passage de la loi Roe Wade légalisant l’avortement, je me suis retrouvée de nouveau enceinte. Il y avait de la pression et des menaces de violence de la part du père. La facilité d’accès à l’ivg permise par la loi Roe Wade a rendu trop facile la décision fatale d’avorter mon bébé.
J’ai été voir le médecin qui m’a dit que l’intervention ne fera pas plus mal que de retirer une dent. Le jour suivant j’étais admise à l’hopital et notre bébé était avorté. L’assurance payait pour mon avortement.
Dès que je me suis réveillée, j’ai su que quelquechose n’allait pas. Je me suis sentie très malade et très vide. J’ai essayé d’en parlé au médecin et aux infirmières. Il m’ont assuré que tout irait bien d’ici quelques jours. Ils mentaient.
Dans les années qui suivirent j’ai eu bon nombre de problèmes médicaux. J’ai eu des difficultés d’attachement avec mon fils et avec ses 5 frères et soeurs nés après mes 2 avortements. J’ai commencé à souffrir de troubles alimentaires, de dépression, de cauchemars, de dysfonctionnalités sexuelles et autres problèmes liés à l’IVG que j’avais choisi d’avoir. Je me suis sentie en colère à propos des 2 avortements et particulièrement coupable pour l’IVG. La culpabilité m’a rendu très malade.
Mes enfants ont tous souffert de savoir qu’ils avaient un frère ou une soeur que leur mère a choisi d’avorter. Souvent ils me demandent si j’ai jamais pensé à les avorter et ils m’ont dit « tu as tué notre bébé ». C’est extrèmement douloureux pour nous tous. Le père de mon enfant avorté lui aussi regrette. Sans la loi Roe Wade, je n’aurais jamais subi cet avortement.
Pour moi comme pour d’innombrables mères post-abortives, rien de terrestre ne peut complètement restaurer ce qui a été perdu. Seul Jésus peut faire cela.
Je joins ma voix aux milliers de voix qui ont choisi de rompre le silence.
Mon oncle Martin Luther King a dit un jour, « le noir ne pourra jamais gagné tant qu’il sera prêt à sacrifier la vie de ses enfants pour son confort et sa sécurité » . Si le rêve de Martin Luther King doit vivre, nos bébés doivent vivre également.”